Spiritualité et développement personnel
La spiritualité n’est pas un système religieux, mais une expérience naturelle qui permet à l’être de s’épanouir dans sa véritable grandeur
Alain Boudet
Dr en Sciences Physiques, Thérapeute, Enseignant
Résumé: La spiritualité n’est pas un système religieux ou une philosophie culturelle. Elle est une fonction naturelle vivante de l’être humain. Elle est indépendante de toute croyance, religion ou dogme. Elle consiste à reconnaitre l’existence de notre Moi véritable, de notre ESSENCE, et à apprendre à nous laisser guider par elle. C’est donc la découverte d’une autre dimension de nous-même, une partie lumineuse, puissante et grandiose, qui ne demande qu’à être développée par l’expérience. Lorsque nous sommes en connexion avec elle, elle transforme notre état intérieur qui se caractérise alors par la joie et la liberté. Elle transforme aussi nos sensations corporelles, car elle agit comme une Source d’énergie et élève notre état vibratoire. Nous sommes invités à réaliser cet état en observant les jeux de l’égo, ses résistances, et en cultivant la confiance et le lâcher-prise. Des clés pratiques telles que l’observation de nos sentiments et la méditation sont suggérées.
Il règne une grande confusion dans les esprits sur ce qu’est la spiritualité. Cet article a pour vocation de contribuer à la dissiper. La spiritualité n’est pas une religion. Elle n’est pas non plus un sujet d’étude culturelle sur les croyances des peuples primitifs. La spiritualité est une fonction vivante naturelle de l’être humain.
Le mot spiritualité recouvre des sens bien différents selon les personnes.
Pour certaines personnes, la spiritualité désigne un système de croyances et de rituels religieux. La spiritualité d’un chrétien passe par le respect des dogmes et des rituels de l’église chrétienne.
D’autres considèrent la spiritualité comme un ensemble de coutumes sociales que les populations ont élaborées pour trouver la force de dépasser les épreuves de la vie et se rassurer. Elle donne un sens à leur existence et offre des exutoires à leur crainte des puissances naturelles et à leur peur de la mort. Ce serait donc une sorte d’habillage culturel un peu artificiel et puéril que chaque civilisation s’est inventé.
On dit aussi parfois de quelqu’un qu’il est spirituel, ce qui signifie qu’il a de l’esprit, qu’il nous amuse.Nous vivons un moment où l’humanité évolue spirituellement de façon spectaculaire en se dirigeant vers la réalisation de son essence et de sa raison d’être. Il est donc urgent que ces connaissances soient mises à la disposition de tous. C’est le rôle qu’on pourrait logiquement attendre de la part de l’éducation publique, médiatique ou religieuse, mais c’est en vain. Heureusement, il existe de nombreux ouvrages et écoles de sagesse qui traitent de cette question, auxquels nous pouvons nous abreuver.
En voici une synthèse introductive. Tant que nous fonctionnons de façon automatique en remplissant nos taches les unes après les autres, nous ne laissons pas une véritable place à la spiritualité. La spiritualité apparait dans notre vie dès que nous commençons à porter attention à nos insatisfactions et nos aspirations, à nos sentiments et sensations, et que nous nous demandons quelle est véritablement le sens de notre vie.
Pourquoi dois-je affronter des contrariétés?
Pourquoi toutes ces difficultés à traverser?
A quoi a servi tout ce que j’ai réalisé, à quoi sert ce que je fais?
Quelle est ma place dans cette vie?
La spiritualité consiste à reconnaitre l’existence de notre ESSENCE et à lui permettre de se manifester et de se développer. On se met à son écoute, on dialogue avec elle afin de faire connaissance intime, et on crée les conditions pour qu’elle puisse prendre sa vraie place. Lorsque cette démarche est effectuée avec patience, persévérance, conviction et confiance, elle apporte des récompenses inattendues, telles que joie, liberté, et bien d’autres choses « magiques ».
Toutefois, nous pouvons tirer parti de l’expérience des pionniers. Rien ne nous oblige à nous mettre en route uniquement sur la base de rumeurs qui peuvent s’avérer illusoires et fantaisistes, ou à faire le voyage seuls et sans repères. Nous pouvons nous préparer à ce voyage. Nous pouvons être aidés et guidés dans notre démarche par ceux qui ont rapporté honnêtement leurs expériences et leurs observations. Lorsque Christophe Colomb a raconté qu’il avait découvert l’Amérique, on aurait pu douter de ses paroles et pensé qu’il avait lui-même inventé cette histoire. Or il ramenait avec lui des objets, des livres, et même des amérindiens qui attestaient son voyage. De la même façon, ceux qui souhaitent expérimenter la dimension spirituelle tireront profit des rencontres avec ceux qui ont déjà parcouru le chemin.
Certains êtres éclairés ont transmis leurs connaissances et ont écrit des guides de voyages dont cet article s’inspire.
Relâcher l’emprise de la personnalité
En réalité, notre Essence était manifestement présente à notre naissance. Mais par la suite elle a été recouverte par la personnalité que nous nous sommes construite au cours de notre vie. La personnalité est la résistance qui s’oppose au muscle de l’esprit. Elle est constituée de nos comportements, habitudes, coutumes, culture, style de vie, règles idéales de « bonne » conduite, etc. Nous l’avons élaborée peu à peu, de façon inconsciente, en réaction aux situations et événements plus ou moins douloureux que nous avons vécus et aux influences diverses que nous avons reçues. C’est un vêtement que nous avons tissé, qui a été nécessaire pour que nous soyons acceptés et aimés dans ce monde. C’est le personnage que nous avons adopté pour paraitre à l’image de ce qu’on attendait de nous. C’est un déguisement, un masque (le mot personnalité vient de Persona, mot étrusque signifiant masque de théâtre).
Malheureusement, le plus souvent, notre personnalité ignore, délaisse ou repousse notre Essence. Afin de permettre à notre Essence de reprendre sa place et de se déployer, il est nécessaire de déserrer l’emprise de notre personnalité qui nous pousse à contrôler nos émotions et comportements et à bloquer notre spontanéité. Relâcher la personnalité, c’est nous autoriser à être plus spontanés dans nos comportements, à la façon de l’enfant. Le petit enfant vit ses élans dans l’énergie du moment et dans la confiance du moins tant qu’on ne lui forge pas une personnalité en réprimant ces tendances.
L’appel de notre Essence
Ces sentiments de malaise sont des signaux d’appel de notre Être intérieur, mais nous ne les reconnaissons généralement pas comme tels. Nous préférons accuser les autres ou les circonstances d’en être la cause. En conséquence nous luttons pour nous protéger de ces circonstances et des autres, ou pour les modifier. Nous écoutons les revendications et les exigences de notre petit moi, que nous prenons pour les nôtres, et nous ne prêtons pas attention aux aspirations plus profondes de notre Essence.
Quand nous craquons, qu’est-ce qui craque en nous? C’est l’édifice artificiel que nous avons construit, et que nous voulons maintenir coute que coute, ce sont les croyances de l’égo, la personnalité trop présente. Quand nous sommes en dépression, cela signifie que l’énergie s’est retirée afin de ne plus contribuer à ce jeu qui ne nous convient pas. Notre corps nous impose de lâcher prise. Cela peut être bénéfique et même salutaire si nous en saisissons le sens.
Mais généralement, nous ne reconnaissons pas l’existence de l’Être intérieur et les modalités de son fonctionnement, et nous pensons qu’il n’y a pas d’autre issue que de nous résigner à notre condition insupportable ou de mourir. « Craquer » est le moyen qu’emploie l’Être intérieur pour nous rappeler à l’ordre et se faire reconnaitre. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à cette brutale secousse pour le reconnaitre et lâcher prise. Cela peut être amené en douceur si nous nous engageons consciemment et avec détermination dans cette voie, en étant attentif à nos sentiments et nos sensations.Lâcher prise, c’est lâcher notre emprise sur nos activités et nos attitudes. C’est discerner celles qui ne nous conviennent pas, mais auxquelles nous nous accrochons, et nous laisser guider par notre Essence. C’est nous détacher de nos aspirations illusoires et souvent vaines soufflées par l’égo pour son profit. Lâcher prise, c’est accepter de ne plus être le conducteur et le seul maitre à bord, et de passer le volant à l’élan de vie intérieur.
Dans le quotidien, c’est renoncer à vouloir obtenir un résultat à tout prix (obtenir tel poste, obtenir que quelqu’un vous cède quelque chose, ..), basé sur la volonté farouche de réussir (je veux y arriver). Car par une écoute attentive de soi, nous pourrions nous rendre compte que vouloir n’est pas notre vrai objectif. Par exemple, nus voulons réussir pour être apprécié, donc le vrai objectif, c’est être apprécié, et il provient de notre peur d’être rejeté. Cette peur est dictée par l’égo, la personnalité. Lorsque nous donnons place à l’Essence, elle disparait. Bien entendu, la persévérance en vue d’un objectif est une vertu très appréciable; mais il est judicieux de l’appliquer à la direction indiquée par l’Essence, qui nous mène vers la joie et le bonheur, au lieu de la peine et du ressentiment.
Dans votre vie, à quel moment avez-vous eu l’occasion de ressentir les signaux et appels de votre Essence?
Nous aspirons peut-être à nous reposer, peut-être à réaliser quelque chose qui nous semble un rêve trop beau. En tout cas, c’est quelque chose qui nous fait du bien, et qui n’apparait pas comme une contrainte, comme une tache à accomplir. C’est quelque chose qui procure de la joie, de la sérénité ou peut-être l’enthousiasme de créer. Malheureusement, nous repoussons souvent ces idées issues de notre Essence profonde comme quelque chose d’irréalisable ou de fantaisiste.
Ayant compris comment s’exprime l’Essence par nos sentiments, et vécu quelques moments de lâcher-prise, nous devons maintenant décider de répondre au quotidien à cet appel vers le bien-être et l’harmonie procurés par l’alignement à l’Essence. Décider d’être heureux pourrait paraitre une évidence, mais ce n’est pas si simple, car il faut vaincre, ou plutôt ignorer, notre besoin de contrôler notre vie, les avis et opinions de notre entourage, les injonctions de notre éducation, et beaucoup de nos idées préconçues. Mais si nous laissons tomber nos résistances, nos doutes, nos appréhensions, cela devient simple.
S’ouvrir à la transformation, faire confiance, s’en remettre à son Être intérieur, n’exige donc pas de fournir un nouvel effort pour atteindre un nouvel état. Il n’y a pas à lutter et à s’astreindre à des exercices ou des rites. Bien au contraire, c’est cesser de lutter contre soi-même, c’est cesser d’agir de façon désordonnée et inconsciente. Il y a seulement un effort d’attention. D’abord être sûr de vouloir le changement et accorder son attention à cet objectif. Puis tourner son regard vers un personnage de rang supérieur à notre personnalité, notre Être intérieur. Ce n’est rien d’autre que porter une attention plus grande et plus fine à soi-même, de devenir conscient de soi et de ses sensations, et de cesser d’agir de façon automatique.
Voilà donc pour nous la possibilité de nous extraire de nos souffrances et difficultés, et de laisser place à la joie. Cela semble tout à fait merveilleux et notre première réaction est généralement que nous devrions adopter cette voie. Or, dans la réalité pratique, cette décision soulève bien des hésitations et des résistances, car elle nous demande un changement radical. Sommes-nous prêts à changer? Sommes-nous véritablement prêts à faire confiance à notre chauffeur divin? Sommes-nous prêts à nous laisser conduire sans savoir où il nous mène? Ou bien avons-nous de bonnes raisons de ne pas lâcher prise et de continuer à suivre nos habitudes?
Nous trouvons souvent des excuses pour remettre à plus tard notre intention de suivre les indications de notre être intérieur. Nous sommes trop impliqués dans nos actions, nos « responsabilités » et nos « devoirs » pour accorder du temps à la perception de nos émotions et de nos sensations. Pourtant, cela n’est pas une technique difficile réservée aux experts en yoga. Nous accorder de l’attention est tellement simple que nous pensons que ce n’est pas important, et pris dans notre train-train, nous le faisons passer au second plan.
La peur de perdre et de manquer
Si je perds ma maison, mon partenaire, mon métier, vais-je en retrouver un autre. Je risque de manquer d’argent, de sécurité, d’amour. Ainsi la peur de perdre est accompagnée de la peur de manquer.
La peur du bonheur
A titre d’exercice, imaginez, au choix, qu’on vous procure le moyen de bénéficier d’un long séjour dans le pays de vos rêves. Ou si vous préférez, le meilleur compagnon ou compagne correspondant à votre idéal. Ou bien, une grosse somme d’argent. Puis interrogez-vous. Seriez-vous prêt à délaisser vos occupations, vos habitudes? Vous sentez que l’exemple vous fait baver d’envie, ou suscite du plaisir. Si en même temps, vous sentez monter quelques réticences et inquiétudes, ce sont des peurs de l’égo. Une culpabilité d’être heureux peut aussi être présente, car tellement de gens sont dans la difficulté et la douleur. Ai-je le droit d’aller bien alors que les autres souffrent autour de moi? Vais-je être mal vu, classé dans les nantis, rejeté?
La peur de changer résulte du fait que nous ne savons pas vers quoi le présent nous conduit. Nous avançons dans l’inconnu et cet inconnu nous inquiète. Nous ne faisons pas confiance aux poteaux indicateurs et au chauffeur intérieur.
Par contraste, nous avons appris à nous situer en tant que personnalité avec nos rôles sociaux. Nous avons bâti notre vie, parfois durement, en construisant des repères (métier, famille, relations, etc) qui nous permettent de nous sentir en sécurité, du moins tant que ces repères ne s’écroulent pas. Aussi, nous craignons de les perdre. Nous avons peur de voir tous nos efforts anéantis. Nous nous accrochons ferme à ce que nous possédons parce que c’est ce que nous connaissons. Lâcher prise, c’est accepter de nous détacher de ces repères, c’est détacher le bateau de la rive. Mais où nous mènera-t-il? Lâcher prise nous confronte à notre attachement à nos possessions.
Souvent, il y a la crainte d’être non respecté, utilisé, manipulé, abusé pour des fins égoïstes. Ces résistances proviennent de vieilles blessures qui ne sont plus de mise, car elles nous maintiennent dans la coupure avec notre Essence.
Toutefois, même si nous restons attachés, le courant de vie est bien présent en nous, et cela nous demandera énergie, peine et fatigue pour résister à sa poussée. Si nous faisons barrage, la pression se fera plus forte et nous devrons lutter de plus en plus fort. Le courant est patient et intelligent, il sait doser et évaluer quand les conditions nous sont favorables.
Vous ne voulez pas vous laisser entraîner par ce fleuve qui vous mène à votre destinée. Cependant, si vous aviez conscience de l’endroit où il vous mène, ce serait avec un immense Amour, une immense joie, que vous lâcheriez ce à quoi vous vous accrochez si désespérément. Si vous lâchez prise, si vous êtes dans l’acceptation, si vous avez enlevé de vous toute crainte, toute violence, tout regret, vous aurez l’impression d’être une plume qui s’envole au gré du vent vers sa destination. Il n’y aura donc aucune souffrance, il n’y aura que légèreté, joie et bonheur.
Il existe une stratégie bien plus subtile pour éviter d’écouter son Essence, c’est de croire qu’on l’écoute alors qu’en réalité, c’est la personnalité qui se crée un personnage soi-disant spirituel. Une personne de ce type croit que la démarche spirituelle consiste à suivre des règles de conduite et elle s’efforce d’être dans l’amour en pratiquant des rituels et des disciplines. Elle affiche une morale de conduite, et par là-même, elle se juge et juge également les autres par rapport à cette morale.
L’être spirituel véritable ne cherche pas à prouver et à démontrer. Il sait manier l’humour et la fantaisie. Il n’est pas concerné par une morale extérieure imposée, car il a son guide intérieur. La discipline intérieure crée un sentiment de justesse et de détente, tandis que la discipline imposée s’accompagne de tension intérieure.
La spiritualité est une fonction naturelle, un état de connexion avec Soi. Mais comme cette fonction est délaissée, elle nécessite d’être retrouvée et développée. Le développement spirituel n’est pas autre chose qu’un développement personnel dont le but est la reconnexion avec notre Essence. Nous portons un nouveau regard sur qui nous sommes, sur ce qu’est la vie, et nous le dirigeons sur la perception de notre Essence. Nous remettons notre personnalité à sa juste place et à sa juste fonction au service de l’Essence.
Sincérité et simplicité
Mais contrairement à l’entrepreneur, nous devons faire cet état des lieux régulièrement, car il change en permanence, et les plans de nos constructions évoluent de façon vivante au fur et à mesure de notre progression. Être honnête avec soi, c’est aussi faire preuve de sincérité, d’humilité et de simplicité.
Détermination et patience
Cela demande détermination, persévérance et courage. On peut dire aussi que cela demande de la volonté, mais ce terme est généralement mal compris. La volonté, ce n’est pas celle de la personnalité qui veut obtenir ou réussir à tout prix ce qu’elle a imaginé selon ses croyances et ses émotions. C’est être clair dans nos choix de vie et s’y tenir. C’est décider clairement de lâcher prise et de nous en remettre à notre Essence.
Cesser d’accuser et de critiquer les autres
L’attitude spirituelle commence lorsque nous cessons d’accuser les autres de nos malheurs, car nous comprenons qu’ils sont le reflet de nos propres blessures. Elle commence lorsque nous cessons d’attendre des autres qu’ils satisfassent nos besoins d’amour et d’attention et que nous comprenons que nous pouvons être maitres de notre vie en lâchant prise et en nous connectant à notre être intérieur. Avec cette compréhension, nous sommes capables d’être compatissants et bienveillants, ce qui n’empêche pas d’exprimer son point de vue et de se faire respecter fermement. Par notre conscience élargie, nous sommes capables de développer l’amour, nous pouvons voir en les autres des êtres blessés et maladroits certes, mais aussi avec leur partie lumineuse et leur cœur.
Conscience et responsabilité
Souvent, nous sommes amenés à penser que nous sommes le jouet de forces extérieures incontrôlables et que nos souffrances et difficultés sont causées par un hasard malchanceux ou par les autres. Ils ne nous apportent pas l’attention que nous leur demandons, empiètent sur notre territoire, nous sommes victimes d’une catastrophe naturelle ou de la crise économique.
Une conscience accrue nous révèle avec évidence que nous sommes responsables de notre vie. Comprendre que nous sommes les acteurs de notre vie est un pas extrêmement important de notre évolution spirituelle. C’est peut-être le plus difficile à comprendre et à intégrer, car cette notion ne fait pas partie de notre culture et de notre éducation standard.
Se regarder avec tendresse
Nous observer comme un enfant signifie le faire sans jugement, avec tendresse, mais sans complaisance. Y compris quand nous sommes en colère ou tristes. Verser sur soi la bienveillance et la compassion est une excellente pratique pour la guérison de notre âme et l’ouverture au Soi.
Être capable de ressentir la compassion envers soi-même, c’est permettre le déploiement et l’équilibrage en profondeur de l’énergie dans les corps physique et subtils.
Un regard tendre sur soi est le signe que nous pouvons nous voir avec du recul, comme on voit une autre personne. Alors, nous pouvons rire de nous-mêmes. Nous pouvons rire de tout, car nous détectons tous les jeux qui sous-tendent nos actions et nos attitudes: peurs, pouvoir, séduction, etc.
Lorsque nous nous prenons au sérieux, c’est généralement une rigidification du mental qui veut nous faire croire que nous sommes quelqu’un. Dans ce cas, nous ne faisons pas preuve d’honnêteté ni de simplicité. Bien entendu (et je le répète pour ne pas risquer d’être incompris), ce rire s’accompagne d’un regard tendre et aimant sur soi-même et sur les autres. Il ne s’agit pas de moquerie. La moquerie rabaisse, l’humour élève.Dans cet exposé des qualités nécessaires à notre transformation, certains pourraient reconnaitre des règles morales, mais il ne s’agit pas de cela.
La morale est un produit de la culture, une composante mentale de la personnalité liée à nos croyances sur le bien et le mal, à la notion de culpabilité et de honte. Le développement spirituel est fondé sur une reconnaissance de nos forces internes et de leur façon de fonctionner. C’est une reconnaissance quasi biologique et neurologique des forces et des sensations qui nous habitent. De fait, le développement spirituel se traduit dans notre corps par un changement de vitalité et d’énergie.Le corps est le lieu, la scène, le réceptacle et l’outil nécessaire des transformations spirituelles.
Les tensions corporelles sont pour la plupart la marque d’événements psychologiques cumulés qui les ont produites dans notre passé et qui ont forgé notre personnalité. Nous engager dans un autre mode de fonctionnement et dans la libération de nos vieilles mémoires peut déclencher divers processus d’élimination et de guérison de ces mémoires. Elles resurgissent de façon fugitive, montrant ainsi qu’elles n’ont pas été résolues, mais seulement occultées et refoulées.
Le corps retrouve alors de vieilles douleurs ou malaises, et peut être le théâtre de divers troubles passagers (fatigue, vertiges, fièvre…), qui montrent qu’il se libère de ces mémoires, non sans en retirer une connaissance et une sensibilité nouvelles. La reconnexion à l’Essence (au cœur) favorise le retour à la santé du corps. Il est important que nous prenions soin du corps, afin qu’il puisse s’ouvrir largement à ces énergies. Non seulement en le libérant des tensions mentales, mais aussi en l’alimentant correctement avec de la nourriture biologique et saine, et en l’entretenant physiquement par les mouvements, la respiration, le massage et l’harmonisation énergétique.
C’est comme préparer la chambre nuptiale avec délicatesse et légèreté pour accueillir le prince et la princesse, c’est-à-dire nous-mêmes réunissant à la fois le masculin et le féminin. Certains disent que le corps est le temple de l’âme.
Un passage déroutant
Les processus d’élimination peuvent non seulement faire ressurgir des sensations corporelles inconfortables, mais également des sentiments et émotions liés à de vieilles mémoires qui se libèrent. Ce phénomène est plutôt déroutant, car au lieu de nous sentir mieux selon l’idée que nous nous faisons du processus, nous nous sentons parfois fatigués, ou découragés, ou tristes. Cela donne nous donne l’impression de régresser vers des états d’impuissance plutôt que vers la joie et le bonheur.La raison d’être de ces résurgences est que ces mémoires n’ont pas été traitées correctement dans le passé et qu’elles ont besoin d’être guéries.
Guérir ces sentiments et images signifie leur faire face au lieu de les éviter et les accueillir avec bienveillance et compassion au lieu de les juger et d’en avoir peur. Nous sommes tellement habitués à travailler dur et à lutter pour construire notre vie, préserver notre identité et nos biens, qu’en cessant de lutter et de résoudre des difficultés, nous nous trouvons bizarres. Cela peut nous donner l’impression de vide. Nous ne savons pas quoi faire, nous avons l’impression de ne plus exister. La lutte engagée par notre égo employait beaucoup de notre temps et de notre énergie et nous nous sentons perdus parce que ces repères habituels ont disparu.
Confiance et détermination
Si nous perdons confiance, nous retombons dans notre ancien fonctionnement. Si nous avons vraiment confiance dans le processus, nous accueillons ce qui se présente à nous, même si les circonstances deviennent difficiles pour un moment. Nous savons que ce sont des épurations nécessaires, mais passagères. Le vide que nous ressentons n’en est pas un. Il est simplement rempli d’une qualité différente que nous ne savons pas bien reconnaitre. Nous devons apprendre à en percevoir la saveur. Or au fond de nous, nous la connaissons déjà. Nous l’avons connue quand nous étions enfant. Dans ces moments, nous ne cherchions pas à réussir quelque chose ou obtenir un résultat, nous vivions l’instant présent.
S’abandonner à la joie
L’état de grâce est un état intérieur inné, établi au sein même de l’essence de votre âme, respirant à travers vous et à travers votre divinité. Vous n’avez point à acquérir l’état de grâce ou la grâce, vous n’avez qu’à vous y abandonner, car cette vibration divine vous appartient déjà, et ce vous le savez. Toute âme incarnée possède en elle-même la grâce, ce trésor, cette vibration, cette essence, ce mouvement intérieur…
L’abandon à la grâce est un mouvement de fluidité divine qui se propage et se transmet. L’abandon à la grâce se situe à l’opposé de la lutte, de la volonté et du désir manifestés par la personnalité et l’égo – ce que votre psychologie moderne appelle le moi, la personnalité, et dont vous avez besoin pour fonctionner. N’observez-vous point que vous luttez sans cesse, et que vous êtes épuisés? N’observez-vous point dans votre société – et cela n’est point un jugement, nous vous demandons d’observer – que vous êtes constamment incités à la lutte: lute de pouvoir, lutte pour conquérir l’autre, lutte pour posséder encore plus de biens matériels, lutte pour l’amour, lutte pour l’argent, lutte pour la justice et ainsi de suite. (Marie-Lise Labonté, Rencontre avec les Anges)
Choisir la joie
Lorsque nous parlons d’amour, de confiance, de foi, de compassion, de grâce et de gratitude, nous ne faisons pas référence à des concepts intellectuels. La compassion, ce n’est pas une idée en vogue; c’est une énergie qui crée d’amples oscillations dans le tissu de votre univers. La grâce, c’est une énergie palpable que l’on peut percevoir et employer dans le monde qui nous entoure. La foi et la confiance ne sont pas des promesses, ni des ententes à respecter. Il s’agit de fréquences qui animent chaque respiration que vous prenez dans la sphère physique ainsi que chaque inspiration et expiration de votre âme dans la sphère divine. La gratitude n’a rien à voir avec les marques de politesse que l’on vous inculque, enfants; c’est une reconnaissance énergétique face à l’univers qui affirme que vous êtes en alignement sur la Source. Et l’amour n’est pas un débordement romantique ou religieux; il est, essentiellement, l’énergie qui anime l’ensemble de la Création.
Spiritualité, science et religion
La religion considère qu’il existe un paradis qui est réservé à ceux qui ont fait preuve de bonne conduite, selon le jugement de Dieu ou des prêtres. La spiritualité enseigne que chacun a la possibilité de s’épanouir totalement, tel un bourgeon qui se déploie et fleurit. Il le fait de manière unique selon ses capacités, en élargissant sa conscience par l’expérience et emprunte parfois des chemins détournés (parabole du fils prodigue dans la Bible).
Chaque expérience est un enseignement vivant. La spiritualité conduit à la pleine reconnaissance de nos capacités physiques, émotionnelles, mentales, sociales et intuitives. La réalisation de Soi se manifeste par la radiance et la beauté, un paradis sur terre à la portée de tous au moyen du développement spirituel.
Dès qu’un mur s’érige, dès que la moindre clôture est élevée, qu’une porte se ferme et qu’un interdit est édicté, voyez-y la trace d’une présence humaine non encore adulte. Barricades et règlements n’ont de raison d’être que face aux immatures. (Daniel Meurois, Comment dieu devint Dieu)
La recherche de notre Essence nous entraine à écouter notre Être intérieur, à découvrir ce que nous sommes profondément. Nous percevons ce qui est juste pour nous au lieu d’adopter les avis qui nous sont dictés par notre famille, nos amis, la religion, le société, les médias. Aller à la rencontre de Soi, c’est aussi découvrir notre propre vérité.
Lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles informations issues de l’extérieur (y compris cet article que vous lisez), il est bon de les filtrer en sentant comment elles résonnent en vous. Si l’information induit en vous de l’ouverture, de la revitalisation, de la légèreté, et de l’expansion, si elle n’est ni limitative ni dominatrice, alors vous pouvez la considérer avec l’esprit ouvert. Si elle induit de la crispation, de l’énervement, de la peur, ou le sentiment de vous forcer, alors, sans la rejeter, mettez-là en réserve comme une proposition qui pourra peut-être s’éclairer plus tard, mais qui ne vous convient pas pour le moment.
Vivre dans l’instant
La spiritualité, c’est être libéré du passé et du futur. C’est vivre totalement dans l’instant présent. C’est possible lorsque que nous avons appris à faire confiance au courant de vie et à l’Essence qui nous portent.
Au cours de notre développement spirituel, notre conscience s’élargit, nos pensées se clarifient, nos émotions s’apaisent. Les sensations corporelles se modifient. Nous avons l’impression de devenir plus substantiels et plus légers en même temps, plus vibrants, plus puissants, dans le sens que nous nous sentons partie intégrante de la vie et de l’univers. On dit que notre fréquence vibratoire s’élève.
L’état d’éveil
L’éveil concerne simplement le fait de voir la réalité telle qu’elle est vraiment… L’éveil est le passage de l’ego à l’essence. C’est un événement neurobiologique qui peut survenir à travers la grâce. Les pratiques spirituelles du monde entier ne sont qu’une préparation à cela. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
L’éveil ne signifie pas que l’on modifie le contenu du mental ou que l’on s’en débarrasse. Se débrancher du mental signifie que l’on reconnait le mental pour ce qu’il est. Il perd dès lors le pouvoir de prendre des décisions à votre place. Il ne s’agit pas d’être sans cervelle mais plutôt de devenir ce que les bouddhistes nomment « pleinement conscient », présent à la réalité telle qu’elle est. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
La première chose qui survient dans le processus de l’éveil est l’ouverture du cœur. Pour la première fois, vous découvrez la vraie compassion, le véritable amour pour les êtres humains. Lorsque le processus s’approfondit, vous perdez votre sens de séparation. Il est très rare que l’éveil total survienne d’un coup, de manière radicale. On peut donc parler d’étapes d’éveil. L’éveil en soi, c’est la capacité de vivre la réalité telle qu’elle est. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
Vous êtes un soleil
Bonjour à vous, enfants de la terre, enfants de la lumière. Je suis celui que vous nommez dans votre tradition l’archange Zadkiel. Ma joie est grande de m’exprimer ainsi à vous.
Chacun de vous avez un trésor logé au plus profond du cœur, au plus profond de l’âme. Ce trésor ne demande qu’à être révélé, activé, partagé.
Reconnaissez la beauté de la lumière à l’intérieur de vous. Alors cette lumière pourra rayonner dans la puissance de mille soleils, et ces mille soleils pourront mettre en place le plan divin, le puzzle divin, pour vous-mêmes, pour la terre entière.
La maitrise des sentiments et des pensées
Maitriser, c’est d’abord observer ses réactions émotionnelles et mentales, les accueillir sans jugement et sans résistance, puis en comprendre l’origine, afin de les désamorcer. Puis atteindre un degré de quiétude et de calme parfait en toutes circonstances.
L’ascension
Le processus de l’ascension n’est pas une fin en soi, un niveau à atteindre pour se retirer. La vie est évolution, création et croissance continuelles. Il y a toujours un stade supérieur auquel on peut s’ouvrir et qu’on a à intégrer. Ouvrir notre esprit, notre cœur et les aspects de notre divinité ne peut se produire en une seule nuit ou en un seul stage.
En résumé, d’après ce que nous venons de découvrir, la spiritualité peut se définir comme:
L’univers et le divin
L’ascension est un autre terme dont la signification est proche du précédent tout en étant différent. Il fait référence à un nouvel état énergétique, dans lequel on est constamment connecté au Soi. L’égo et le mental se sont effacés et se sont mis au service du Soi. « Techniquement », il y a une reconnexion et un assemblage entre les 3 corps énergétiques: le Soi dans le cœur, l’âme et le Soi supérieur ou monade.
Il est possible de maitriser ses sentiments en maitrisant sa pensée. Un sentiment est la résultante d’une pensée. Par exemple, si je dois prendre le train pour aller voir un ami cher, et que le train est en grève, je peux ressentir de la colère contre les employés. Cela est dû à la pensée que je dois absolument voir cet ami et que j’en attends des bénéfices (de l’amitié). Mais je peux orienter ma pensée, et considérer que par cette grève, la vie me conduit vers des voies à explorer qui peuvent être riches d’enseignements pour moi, et même m’apporter des cadeaux. Si j’accepte ce détournement de mon programme et que je m’en remets à la vie, je peux découvrir que cet arrêt en gare me donne l’occasion de sortir de ma condition habituelle, et me mettre en contact avec des choses intéressantes que j’aurais autrement ignorées: rencontres et échanges avec les gens, visites, repos, etc. Alors mon sentiment de colère devient le calme, la joie et la gratitude.
L’état de maitrise consiste à maitriser ses pensées, ses émotions et ses actes, en comprenant qui on est et en laissant s’exprimer l’être intérieur. Mais que signifie maitriser? Maitriser n’est pas refouler, faire barrage à des impulsions non contrôlées. Cette attitude de contrôle n’est pas forcément saine. Il y a une différence énorme entre réprimer une impulsion (contrôle, refoulement) et tarir la source de cette impulsion (maitrise).
Vous n’êtes point petits. Cette croyance est manipulation de l’égo, distorsionné dans l’autodestruction. Vous êtes chacun un soleil. Permettez à ce soleil de devenir mille soleils. Chacun de vous a sa place dans son unicité, dans sa perfection.
Pour révéler ce trésor, nous vous invitons à poser la paix en vous-même, poser la paix en les moindres cellules de tous vos corps. Accueillir l’énergie de l’amour de la Source, l’énergie de l’amour de la Vie, et vous reconnaitre vous-mêmes comme enfants de la Source.
Vous êtes chacun enfants de la terre, enfants des étoiles, enfants de l’univers dans l’unité du tout. Chacun de vous portez en le diamant du cœur, le diamant de l’âme, un joyau, une source qu’il est temps de partager. Chacun de vous est un morceau de cristal, et lorsque ces multiples morceaux s’assemblent, c’est une merveilleuse œuvre d’art cristalline qui apparait et qui sert l’évolution de l’humanité.
Quand on entre dans cet état d’union, on découvre la joie. Tant que le moi existe, il peut faire l’expérience du plaisir, non celle de la joie. Quand les choses se passent comme vous le désirez, vous ressentez du plaisir; quand elles ne vont pas dans le sens de vos désirs, vous ressentez de la tristesse. Mais c’est tout à fait différent de la joie pure de l’être que vous ressentirez lorsque vous ne serez plus séparé d’aucun aspect de la création ni du créateur, et ce, quelles que soient les circonstances de votre vie. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
Une personne qui a reçu l’éveil peut encore faire des erreurs, se heurter à des déconvenues, ressentir des difficultés dans ses relations avec les autres, ressentir des limitations ou continuer à avoir mauvais caractère mais elle ne sera plus identifiée à ces vécus. D’une personne qui a reçu l’éveil, il n’est pas exigé qu’elle émane sans cesse une aura resplendissante ou qu’elle soit joyeuse à tout moment. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
Ce qui indique peut-être qu’une personne est en état d’éveil, c’est qu’elle n’essaie plus de le devenir. En fait, elle n’essaie plus de devenir quoi que ce soit, elle vit pleinement qui elle est. (Kiara Windrider, Le feu du ciel)
L’éveil, c’est vivre la réalité de chaque instant telle qu’elle se présente sur notre chemin, sans ressentir le besoin de l’éviter, de la combattre, de lui résister ou de vouloir la modifier. C’est vivre dans l’acceptation totale de notre réalité.
Les textes traditionnels de sagesse et de spiritualité, surtout ceux d’origine orientale (Inde, Tibet, Japon, Chine) qui ont été popularisés dans les dernières décennies, décrivent certains de ces états comme étapes de l’avancement spirituel: éveil, maitrise, réalisation, ascension, etc. Toutefois, il n’y a pas de définition absolue de ces termes, et cela varie selon les auteurs. D’autre part, il ne faut pas se représenter l’avancement comme un seul chemin linéaire. Par exemple, on peut progresser dans le domaine des émotions ou dans celui de la conscience de façon parallèle ou inégale. On peut être très avancé, ou très libéré sur certains aspects et pas sur d’autres. Donc ces termes ne sont pas classables par ordre croissant. Ce sont seulement des repères intéressants.
Évolution de la conscience
L’état intérieur de liberté provient également du relâchement de l’emprise de la personnalité. Lorsque nous sommes dans la personnalité, nous nous efforçons de devenir quelqu’un, de satisfaire à des programmes dictés par nos croyances et nos émotions. Par exemple, si nous portons en nous une blessure d’estime de soi, nous cherchons à gagner l’estime des autres. Nous sommes donc menés par un programme du passé non résolu, et en même temps, nos attitudes et actions sont fondées sur la vision d’un futur. Il est extrêmement rare que nous vivions des moments exempts de ces pensées liées au passé et au futur, pour savourer pleinement l’instant présent.
En trouvant notre propre vérité, nous nous libérons de l’emprise du conditionnement social et nous trouvons la liberté. La liberté est un état d’être intérieur, et non un ensemble de conditions extérieures. Nous prenons la responsabilité de nous-même. Au lieu de nous conformer à des autorités, nous trouvons l’autorité en nous-même. D’ailleurs autorité vient de auteur. Nous devenons les auteurs de notre vie, les créateurs.
C’est à vous de discerner ce qui, dans votre cœur, a la résonance de la Vérité. La Vérité ne peut être trouvée qu’au cœur de votre être, et il vous revient d’entreprendre cette quête dans votre recherche de la lumière. Toute information donnée est formée, en tout ou en partie, de l’opinion, de l’interprétation et, surtout, de l’intention de celui qui vous la propose comme l’authentique réalité. (Patricia Cori, Le Haut Conseil de Sirius)
La Science, dans les limites où l’actuelle société humaine dominante est capable de la concevoir, demeure tout aussi dogmatique que l’était l’ancienne approche du concept de Dieu. Un mot a simplement remplacé l’autre. Lorsque vous déclarez « les scientifiques ont dit », vous agissez comme ces prêtres qui déclaraient autrefois: « Dieu a dit », coupant court à toute velléité de réflexion autonome. L’approche de la Sagesse ne peut quant à elle, s’espérer que par la pénétration de cette question: « la Vie en moi, que dit-elle? » (Daniel Meurois, Comment dieu devint Dieu)
Dogmes et frontières
La spiritualité n’a rien d’une vérité toute faite, prête à avaler. Elle invite chacun à découvrir qui il est en profondeur et à se former sa propre vérité. Au contraire, la religion enseigne des vérités choisies par des autorités, et demande aux adeptes de les adopter. Les autorités décident quels écrits sont conformes à sa doctrine et lesquels sont hérétiques. Des textes de référence disent ce qu’il faut croire et ce qu’il faut rejeter. Les personnes qui enfreignent les règles édictées par ces textes sont considérées comme fautives et doivent se racheter ou être punies.
Vérité et liberté
On peut accélérer ce processus en cultivant la joie. Au lieu de seulement l’accueillir, on la nourrit et on l’arrose, tel un jardinier. Cultiver la joie est une façon puissante de maintenir la conscience dans des vibrations élevées. Une manière pratique de le faire est de porter attention et d’arrêter son regard sur les saveurs de la vie qui vous sont données chaque jour, et d’émettre une pensée de gratitude pour cela.
Comme par miracle, des événements nouveaux et inattendus se produisent dans notre vie, qui semblent concrétiser nos aspirations. Nouvelles rencontres, nouvelles idées, nouvelles propositions. Elles semblent se matérialiser par le magnétisme de nos pensées. Cette simultanéité sans cause matérielle avérée est nommée la synchronicité.
Au fur et à mesure que nous lâchons prise, que nous nous abandonnons aux directives de notre Essence, nous nous libérons des peurs, des soucis, et nous devenons plus légers, plus détendus. Nos illusions se dissolvent et sont remplacées par une réalité bien plus exaltante. Nous nous sentons unis à la nature, aux autres, à l’univers. Notre conscience s’accroit, notre énergie s’élève en fréquence vibratoire. C’est ce qu’on nomme le processus d’éveil. La joie permanente, sans objet, qui résulte d’un alignement profond avec le Soi, est nommée la grâce.
Lorsque vous ressentez le vide et l’ennui, célébrez ce vide, célébrez l’ennui. Un océan de lumière vit en vous, un mouvement très profond de l’être qui sait tout ce qui est à venir, tout ce qui a été et tout ce qui existe. Cela est loin d’être passif… La lumière qui vous habite est loin d’être passive. Si vous la reconnaissez, elle prend son expansion. (Aurélia Jones, Telos vol.3)
Notre rayonnement nouveau nous attire de nouveaux amis, et certains amis fidèles peuvent se révéler différents de ce que nous croyions, nous décevoir ou nous émerveiller.
Dans les contes de héros, qui pour la plupart sont une allégorie du voyage vers son Essence (le trésor à conquérir ou la princesse à retrouver), ce passage difficile est décrit sous forme de tentations et de difficultés qui font dévier le héros de sa mission initiale. Dans ce passage, il se sent séparé et abandonné de l’humanité, de ses maitres et de Dieu. Il le traverse et va vers la victoire par la confiance dans son chemin et sa détermination.
Le vide s’installe aussi dans la communication et les échanges avec les amis. Car il nous semble peu à peu que ce que nous échangions n’est que superficialité et bavardage creux. Parler des choses habituelles nous ennuie. En recherchant notre Essence, nous avons besoin d’échanger sur des choses essentielles, de façon authentique. Nos proches ne comprennent pas toujours notre nouvelle attitude et nous pouvons parfois nous sentir plus seuls.
Impression de vide
Or ces nouveaux phénomènes surviennent justement après une période où nous avons constaté des résultats positifs qui ont développé notre confiance dans le courant de vie, à un moment où nous commençons à comprendre et à ressentir le lâcher-prise. Et, parce qu’ils nous sont inconnus, ils nous surprennent, nous mettent dans l’inconfort et sèment le doute sur le bien-fondé de notre attitude.
Résurgence de vieilles émotions
Parce que de nombreuses écoles de spiritualité ou de religion ont négligé et même rejeté le corps comme quelque chose de mauvais, il est bon de redire que l’être intérieur a besoin du corps pour se manifester, que c’est grâce à lui que nous pouvons vivre sur terre, aller toujours plus loin dans notre expérience, et retirer des enseignements précieux.
Pour les personnes à l’esprit scientifique, remarquons que cette loi est générale. Par exemple des ondes électromagnétiques comme la lumière, ou une émission télévisée ne sont rendues visibles ou manifestées que si elles interagissent avec la matière, c’est-à-dire avec un écran, une surface ou des particules pour la lumière, une antenne pour la TV.
Le corps n’est pas seulement le reflet de notre évolution, il en est l’outil essentiel. Le corps est le guide précieux de notre évolution, le capteur et émetteur des sensations, langage de notre être essentiel. Bien plus, il est le canal et le réceptacle de l’énergie cosmique et tellurique que nous recevons par tous les sens, tous les chakras et tous les pores de la peau. En dégageant le corps de ses tensions et de ses entraves, nous permettons à cette énergie du ciel et de la terre de pénétrer plus facilement et plus abondamment en nous. Elle participe alors à notre transformation et à notre régénération en les accélérant et en les accentuant.
Dans notre mode de fonctionnement ordinaire centré sur la personnalité, nous sommes mentalement tendus pour lutter et nous efforcer d’appliquer nos croyances. Ces tensions mentales se répercutent en tensions musculaires et rigidités tissulaires qui entravent la libre circulation de l’énergie corporelle, la freinent, la dérivent ou la bloquent.
Au fur et à mesure que notre conscience lâche prise, le corps relâche ses tensions. Ainsi la reconnexion à notre être essentiel s’accompagne de la remise en circulation de notre énergie vitale.
Le développement spirituel passe par le corps
Lorsque que le rire de quelqu’un à propos de nous nous blesse et que nous ne pouvons pas nous associer à ce rire, si nous nous sentons choqués, cela décèle une zone d’ombre qui reste en nous. C’est donc un signal très intéressant pour progresser. Notre faculté à rire nous indique où nous en sommes dans notre libération émotionnelle.
Rire de soi-même
Devenir un observateur lucide sur soi-même et regarder en face nos qualités et nos zones ombrageuses ne signifie pas que nous devons comptabiliser nos défauts et imperfections et nous en sentir honteux ou coupables. Cette attitude ne ferait que contribuer à entretenir d’autres zones ombrageuses, la honte et la culpabilité par exemple. En connexion avec son être intérieur, l’observateur se comporte comme un parent attentif au développement de son enfant, mêlant bienveillance et rigueur. Nous nous observons avec le regard tendre d’une mère qui regarde son enfant faire ses premiers pas, trébucher, tomber, s’agripper, se relever, etc. Qu’est-ce qui suscite cette tendresse? C’est de voir en l’enfant sa progression, ses apprentissages, sa croissance, sa bonne volonté, sa patience, son courage.
Les difficultés que nous vivons sont l’expression des aspects de nous non résolus qui demandent à être apaisés et guéris. Être responsables de notre vie consiste à nous demander ce que ces difficultés veulent nous faire comprendre. Quel message notre Essence cherche-t-elle à nous communiquer?
Notre régénération et notre transformation dépendent de nous. En expérimentant et comprenant cette loi de fonctionnement, nous devenons maitres de notre vie: nous ne sommes plus des victimes, mais des créateurs.
En nous appliquant à développer ces qualités, nous augmentons et affinons la conscience de nous-mêmes. Devenir de plus en plus conscients de ce qui se passe en nous et autour de nous est une autre façon de nommer le développement spirituel. C’est prendre du recul, avoir une vue plus large et distinguer les véritables forces derrière les apparences des jeux de la vie. La conscience est la clé de notre évolution.
On tente d’éviter de se laisser contrarier par quoi que ce soit, d’avoir du ressentiment, de rester dans la honte, la peur, ou le jugement. Cela permet de se maintenir à une fréquence élevée. Si cela arrive, pas de culpabilité, nous considérons que nous sommes en apprentissage.
Il est des situations qui sont bien plus difficiles que d’autres pour porter attention à soi et à son Être intérieur, pour lesquelles notre personnalité s’impose. C’est par exemple quand nous nous sentons agressés ou spoliés par d’autres personnes et que nous sommes totalement accaparés par notre émotion. C’est une épreuve très intéressante, car elle nous permet d’aller plus loin dans notre évolution. Le travail consiste à percevoir ce qui est touché en nous et ce que cela révèle de nous. Nous découvrons généralement une vieille blessure, une peur de manquer d’amour, d’être rejeté, etc. Autrement dit, même si l’agression est réelle et doit être traitée concrètement (non en réaction, mais en construisant le meilleur pour nous-mêmes), il est encore bien plus intéressant de voir le message qu’elle nous invite à considérer. Il est une manifestation de l’être intérieur. Les situations auxquelles nous sommes confrontés sont le reflet de quelque chose de nous.
Cela demande également de la patience et de la confiance, car les changements se produisent selon l’intelligence du corps et de l’âme, au rythme de ce que nous avons à guérir et à intégrer, et non selon les désirs impatients de la personnalité.
La mise en pratique de l’authenticité se heurte aux peurs évoquées plus haut (de perte, de l’inconnu, etc.) qui se manifestent sous forme de résistances, de jugements, d’appréhensions, d’inquiétudes et demandent à être dépassées. Une appréhension qui survient lorsque nous nous avançons sur ce chemin, est de nous sentir différents des autres et isolés. Nous sortons du moule social, celui des conventions et des règles morales qui semblent aller de soi et qu’il est incongru de remettre en cause. Justement, nous sommes dans la remise en cause et la révision de nos croyances. Alors que le moule social était notre sécurité, nous prenons maintenant la responsabilité de notre vie et nous assumons le chemin nouveau. Il nous semble alors – dans un premier temps – que nous avançons seul, sans soutien et sans protection et c’est très inconfortable.
Le regard sur soi ne doit pas seulement rester dans notre pensée abstraite. Il doit aussi se manifester concrètement dans la façon de nous exprimer, d’agir, de nous comporter. Transparaissent alors les qualités d’authenticité et d’intégrité.
Porter attention à nos sensations et nos sentiments, c’est dresser une description objective de nous-mêmes. Lorsqu’un entrepreneur veut bâtir une maison sur un terrain inégal, occupé d’arbres et de rochers, il fait d’abord l’état des lieux pour savoir quelles sont les données avec lesquelles il doit compter, ce qu’il doit éliminer et ce qu’il va renforcer. De même si nous voulons nous bâtir, il est nécessaire d’avoir une perception claire et nette de notre état des lieux intérieur. Cela demande un regard honnête et sans complaisance.
Pour cela, nous portons attention à nos sensations, nos émotions et nos pensées. Nous favorisons les positives (plus exactement celles qui nous élèvent) et transformons les négatives (plus exactement celles qui nous alourdissent, car rien n’est négatif), autrement dit nous apprenons à en devenir maitres. Nous identifions nos deux voix, celle de l’égo et celle de l’Essence. L’égo, tant qu’il n’est pas apaisé, tente d’accaparer le pouvoir et de nous couper de notre Soi, de nous diviser. C’est cette notion qui a été faussement représentée par le diable (dia-bolo, di-viser). La voix de l’Essence nous conduit vers l’unification de notre être. Ces deux voix sont comme deux enfants en nous, l’un intempestif et fantasque, l’autre sage, discret et patient, qui désirent qu’on les entende et qu’on s’occupe d’eux. Dans le développement spirituel, nous choisissons de porter attention à l’Essence tout en rassurant et intégrant la personnalité. C’est une rééducation qui demande de mettre en œuvre certaines qualités et d’adopter certaines attitudes. Voici quelques indications.
Développement spirituel
Elle n’est donc pas dans l’écoute du cœur. Son apparence affichée de spiritualité masque sa peur du jugement. En réalité, elle cherche à être reconnue et aimée. La personne évite de faire face à ses ombres et blessures, mais un grain de sable suffit à les mettre à jour.
L’égo spirituel
Or la Terre subit des élévations rapides d’énergie, de fréquence, elle reçoit des impulsions de l’univers et cela a des répercussions sur notre corps, notre énergie et notre Être intérieur . Celui-ci est stimulé de plus en plus fort. Demain les énergies seront tellement importantes qu’elles nous entraineront comme un fleuve puissant vers notre devenir.
Rester attaché à la rive est un choix de vie possible. Pourquoi pas? Jusqu’à ce que la petite voix intérieure intervienne en disant que nous passons notre vie sans être véritablement nous-mêmes, et que nous nous sommes limités, enfermés. Et qu’une autre façon d’être est possible. S’autoriser à lâcher est la plus grosse difficulté que nous rencontrons sur ce chemin. Cela demande de la volonté, du courage et de la confiance.
Il nous confronte aussi à notre désir de contrôler toutes les circonstances de notre vie, ce qui nous donne l’illusion de la sécurité. Imaginez-vous cesser ce contrôle, quels sentiments surgissent en vous?
En quoi l’inconnu peut-il nous faire peur? Nous ne nous sentons pas en sécurité. Dans quoi suis-je entrainé? Quel sort cela me réserve-t-il? C’est la peur de perdre son intégrité, peur de ne plus exister en tant qu’être sain et entier. L’inconnu nous semble dangereux et menaçant.
La peur de l’inconnu
Sommes-nous prêts à assumer la joie, la santé, les relations fraternelles? Sommes-nous prêts à nous voir beaux, belles, et rayonnants? Certains sont très dérangés par cette idée. Cela vient que cela comporte une responsabilité, celle de vivre et de prendre sa place pleinement. Bien que cela se fasse naturellement, notre personnalité est à nouveau confrontée par de vieilles blessures, des mémoires où être en lumière nous attirait la jalousie ou l’inimitié, ou même la haine.
Si l’on est convaincu que l’on a rien à perdre et tout à gagner, il peut sembler absurde d’avoir peur de gagner. Pourtant, cette crainte est insidieuse et fréquente. Beaucoup de personnes ont construit leur quotidien dans la lutte pour survivre, en effectuant des taches, en résolvant des difficultés, en combattant leur maladie, au point qu’ils se sont identifiés à ces actions. Imaginer qu’ils ont la santé, de l’argent, de l’amour les rends nerveux car ils ressentent le vide, ils ne savent plus qui ils sont, ils sont perdus et ils ont l’impression de ne plus exister. Que peuvent-ils faire de ce bonheur s’ils n’ont plus de souffrance ou de problème à traiter?
Or sous un autre aspect, changer, c’est aussi gagner la nouveauté qui s’introduit dans notre vie, peut-être meilleure, plus grandiose, plus magnifique, plus chaleureuse. Et si cette nouveauté est en rapport avec notre mieux-être, elle mérite d’être sérieusement considérée. L’être intérieur nous invite au mieux-être en nous guidant dans l’instant présent, tandis que l’égo se réfère au passé, et s’inquiète du futur. Changer, c’est accepter de mourir au passé pour renaitre au présent.
L’une des craintes les plus répandues est la peur de perdre. Lorsque tout semble aller plutôt bien, cette peur n’est pas forcément consciente. Je n’ai rien à perdre. Mais lorsque survient une incitation à changer (changer d’attitude, de pensée, de relation, de métier, de lieu, etc), elle se manifeste par la résistance. Tout changement entraine forcément une perte: changer de maison, c’est perdre la jouissance de l’ancienne. Changer de métier, c’est perdre l’ancien. Changer d’habitudes, c’est renoncer aux anciennes et aux repères qu’elles procurent. Se marier, c’est perdre sa solitude. C’est aussi perdre la possibilité de choisir un autre partenaire.
Par exemple, si nous sommes fatigués ou malades, nous pourrions écouter les signaux de notre corps qui nous demandent de nous reposer. Mais notre égo nous souffle que ce n’est pas possible et nous détournons notre attention: Tu n’as pas le droit de t’arrêter, tu dois assumer tes responsabilités, sinon les autres ne seront pas contents. Si tu ne fais pas ceci, tu auras ensuite beaucoup de retard, tu seras dépassé, tu te sentiras impuissant. Tu seras mal jugé, tu ne dois pas perdre la face vis-à-vis des autres, etc. Qui cherche ainsi des excuses en nous? C’est notre personnalité qui cherche à poursuivre son programme propre, selon ses convictions et ses règles. Ces scénarios de l’égo sont fondés sur la crainte, le manque de confiance.
Les excuses
Les stratégies de résistance de l’égo
C’est aussi simple que de passer le volant de la voiture à un chauffeur et de se laisser conduire sans savoir quelle est sa destination (avec un conducteur infiniment sage et intelligent). Cela nécessite d’accepter de s’en remettre à lui. Cela nous confronte à l’inconnu. Quel est le sentiment qui nous permet de nous laisser conduire sereinement par quelqu’un d’autre? C’est la confiance. Il peut vous sembler que vous faites facilement confiance à un conducteur qui vous conduit, mais avez-vous pensé qu’en réalité vous contrôlez visuellement le trajet? La véritable confiance, celle du lâcher-prise, c’est d’accepter de vous laisser conduire les yeux fermés? Ça dépend par qui, bien sûr. Mais nous parlons de votre Essence, n’est-ce pas! L’Essence est comme un habitant invisible dans votre maison, un hôte qui est là depuis toujours, patient et sans exigence, mais habité du désir que vous puissiez développer le meilleur de vous-même. C’est la meilleure amie que puissiez avoir.
La confiance en notre Essence
Tout d’abord, nous percevons des sentiments de lassitude, d’insatisfaction, d’oubli de soi, de décalage. Si alors nous nous autorisons un peu de temps pour sentir et être à l’écoute, si nous renonçons un moment à vouloir agir coute que coute, même si c’est sous l’effet de la fatigue, si nous cessons de vouloir remplir notre programme, nous percevrons ce à quoi nous aspirons vraiment. C’est le moment crucial du lâcher-prise.
Parce qu’elles n’ont cessé de remplir leurs fonctions familiales et sociales contraignantes, certaines personnes ont l’impression qu’elles ont travaillé toute leur vie, et qu’elles se sont oubliées. Mais qui en nous a oublié qui? Notre personnalité a oublié notre être profond, notre Essence, tout simplement. En réalité, elle nous a régulièrement envoyé ses signaux, ses appels, mais nous les avons ignorés, nous n’avons pas voulu les entendre, nous avons même lutté contre (pas le droit de craquer, d’être fatigué,..). Or la bonne nouvelle est celle-ci. Si vous percevez cette impression de vous être oublié, c’est une nouvelle conscience de vous qui émerge. C’est signe que vous commencez à vous écouter. Vous entrez à nouveau en relation avec votre Essence. Toutefois, restez en conscience, ne l’oubliez pas le lendemain, commencez à faire de cette écoute de vous-même une des lignes de conduite principales de votre vie. Il se pourrait que cela vous apporte du bonheur!
Par exemple, c’est renoncer à avoir une vie programmée et annoncée d’avance. Dans un roman de Henri Gougaud, L’homme à la vie inexplicable, le personnage principal voit sa vie s’orienter chaque jour vers des aventures qu’il ne souhaitait pas. Il avait d’autres projets. Mais les circonstances en ont décidé autrement. En acceptant de se laisser guider par elles, il a découvert une vie bien plus formidable que celle qu’il avait programmée.
Le lâcher-prise
Les désirs de l’égo (la personnalité) sont accompagnés de la crainte de ne pas parvenir à ses fins. S’il ne réussit pas, s’il n’est pas à la hauteur, il s’estime sans valeur, incompétent, lâche, ridicule, etc. Il est constamment dans le jugement. Afin de satisfaire son idéal illusoire, nous sommes en permanence dans l’effort et dans la lutte. A la longue, nous éprouvons du ressentiment envers la vie qui nous demande tant, pour peu de résultats. Si nous arrivons au résultat escompté, c’est sans garantie de durée et de sécurité, car il y a la crainte constante de perdre ce que nous avons acquis. Cela provoque des tensions dans le corps et dans l’esprit, nous nous fatiguons, ressentons de la lassitude, et parfois nous craquons ou nous déprimons. La stratégie de lutte pour devenir quelqu’un n’est pas une bonne voie pour trouver la joie et le bonheur.
Comment nous rendre compte que nous relâchons la personnalité? Comment pouvons-nous sentir que nous sommes en accord avec nous-mêmes et que nous faisons place à notre Être intérieur? L’Être intérieur se manifeste à nous par nos sentiments et nos sensations. Lorsque nous sommes en résonance avec lui, que nous laissons couler en nous sa vibration, nous ressentons de la légèreté, de la satisfaction, nous respirons plus librement, nous nous sentons ouverts. Au contraire, lorsque nous l’ignorons, nous sommes envahis par de la frustration, de la tristesse, du découragement, de la colère ou de la rage.
Quand vous réagissez comme des enfants, comme le veut votre être intérieur, votre conscience vous dit: « non, il ne faut pas. Je suis un grand professeur, je n’ai pas le droit de me laisser aller ». S’il vous plait, désorganisez ce comportement extérieur. Quand vous ne travaillez pas au niveau de votre mental, vous êtes plus près de votre c?ur. Vous dansez. Vous êtes dans la plaisanterie. Laissez tomber votre personnalité! Quand vous êtes dans la plaisanterie et dans la joie, vous prenez toutes les choses avec aise comme le font les enfants… La spiritualité, ce n’est pas se dire disciple de tel grand maître. C’est se relâcher. C’est être honnête avec soi-même, très clair, sans ambiguïté, sans hypocrisie. (Swami Chetan)
Nous sommes tellement habitués à ignorer notre Essence, à agir et penser selon notre personnalité, que nous avons oublié qu’elle n’est qu’un déguisement momentané, un accessoire de théâtre, un vêtement social, et nous avons l’impression qu’elle est réellement nous-mêmes. Nous sommes très attachés à notre personnalité car nous pensons que c’est grâce à elle que nous pouvons être acceptés et reconnus. Nous avons peur d’être rejetés si nous l’abandonnons et nous déployons beaucoup d’efforts pour nous conformer à elle et nous sentir dignes d’être aimés. Lorsque nous ne recevons pas les récompenses de notre effort, nous nous sentons non respectés, blessés. Ces réactions émotionnelles négatives sont le signe de notre attachement à la personnalité.
S’il existe en nous un Moi véritable, pourquoi n’est-il pas naturellement apparent et manifeste? Pourquoi notre dimension spirituelle n’est-elle pas installée d’emblée? Pourquoi nous faut-il un effort pour la découvrir? Parce que c’est à ce prix qu’elle peut se développer et prendre de la force, telle un muscle que l’on entraine par l’exercice physique et qui se développe en affrontant une force antagoniste, une résistance.
Certains d’entre nous repoussent ces récits en disant qu’ils n’y croient pas. Mais il n’est pas nécessaire de croire en des vérités établies. Processus de découverte expérimentale, la spiritualité est indépendante de toute croyance, religion ou dogme. Il suffit de s’embarquer pour découvrir. Et dans le voyage spirituel, il est possible de voguer un peu, s’arrêter, faire demi-tour, repartir, voguer un peu plus.
La découverte de notre Essence et de la spiritualité ressemble à l’exploration d’un pays inconnu. Imaginez que vous vivez en Europe avant la « découverte » de l’Amérique. Vous connaissez bien l’Europe, ses habitants, ses coutumes, mais vous vous demandez s’il existe vraiment des terres au-delà de la mer. Certains affirment qu’il n’y en a évidemment aucune, car cela ne peut pas exister, sinon, tout le monde le saurait. Ils se moquent de ceux qui croient que ces terres sont bien réelles et qui rêvent de s’embarquer pour les découvrir. Ils les jugent naïfs, fous ou prétentieux. Peut-être êtes-vous de ceux qui ignorent les railleries et suivent l’appel du cœur sans se soucier du qu’en-dira-t-on? Vous êtes de ceux qui pensent que la meilleure façon d’avoir une réponse aux interrogations est de se rendre compte par soi-même, en allant voir. De la même façon, nous pouvons découvrir notre pays intérieur, notre Essence, par l’exploration, le ressenti et l’observation. L’attitude expérientielle est le processus même du développement spirituel.
Lorsque nous nous demandons si nous sommes bien à notre place, nous reconnaissons implicitement que nous sommes faits pour être à une place plutôt qu’à une autre. Nous percevons qu’il existe en nous un MOI véritable et authentique et que nous sommes ou non en concordance avec lui. De plus, si nous sommes en concordance, nous nous sentons à notre place, nous nous sentons bien. Sinon, nous cherchons à trouver cette concordance dont nous pouvons avoir été détournés par les circonstances. Ce MOI est notre Essence. On le nomme aussi le SOI. Ce SOI est masqué ou entravé par une autre identité que nous avons construite sous l’influence de notre éducation. On la nomme la personnalité.
Le voyage vers Soi
Aucun de ces aspects ne sera développé ici. Mon but n’est pas de réaliser une enquête encyclopédique, linguistique, ethnologique ou sociologique à ranger dans un coin du cerveau ou sur une étagère. Il est d’apporter une connaissance vivante qui nous permette de nous épanouir pleinement. Dans cet article, la spiritualité est envisagée comme une autre dimension de nous-même, une fonction naturelle comme manger, boire ou penser, que nous avons à découvrir et à développer, comme on peut développer son intellect ou sa mémoire. La spiritualité est une voie d’éveil et de croissance, une façon d’explorer nos dimensions à la fois plus profondes et plus élevées.
- une fonction naturelle de l’être humain
- le développement de la dimension divine en soi
- la reconnexion à notre Essence
- la confiance et le lâcher-prise
- la simplicité, l’authenticité et la spontanéité
- la conscience claire de notre réalité
- l’abandon à la joie
- vivre l’instant présent
- réaliser la liberté intérieure en se faisant sa propre vérité
- maitriser ses sentiments, ses pensées et ses actes
- la création consciente et responsable de sa vie
- l’élévation vibratoire des corps physique et énergétiques
Au-delà de la matière
L’idée qu’il existe des réalités invisibles ne devrait pas nous surprendre puisque nous sommes bien familiers avec certaines d’entre elles, telles que les ondes électromagnétiques qui nous entourent. La réalité de ces ondes ne fait aucun doute par leurs conséquences pratiques dans les télécommunications. De même, par une sorte d’extension dans des domaines plus subtils, d’autres dimensions de nous-même et de l’univers deviennent perceptibles lors de notre évolution. C’est ainsi que les chakras et les corps énergétiques deviennent tangibles. Certaines personnes se mettent à percevoir visuellement ou tactilement les auras autour des corps, ou des sons subtils accompagnant des présences et des ambiances. L’intuition se développe, comme si des idées nouvelles nous sont soufflées, des informations, des certitudes, que pourtant nous ne pouvons pas avoir inventé nous-mêmes. Ces phénomènes ont été depuis longtemps rapportés, par exemple dans les textes anciens traitant du yoga.
La découverte de notre dimension divine et la compréhension que nous avons la possibilité de la développer n’est pas sans susciter en nous bien des questions. Pourquoi devons-nous parcourir ce chemin, passer par ce processus? Quel est le sens de cette évolution, de notre vie sur terre? Qui sommes-nous donc et que faisons-nous dans l’univers?
La spiritualité est une fonction intrinsèque et éternelle du SOI en quête de son origine, de son lien et de la communication avec la supraconscience ou Divinité. C’est une science et une méthode qui doivent être apprises. Le processus d’évolution spirituelle a toujours existé en tant que moyen d’atteindre un niveau de purification, de connaissance, de compréhension et de communion avec votre essence divine et votre Divinité.
Le sens de la vie
Ces réalités sont parallèles à notre monde, et y sont en même temps bien imbriquées et entremêlées. Nous sentons la présence d’êtres, de consciences, dont la nature semble proche de nos corps énergétiques, mais qui ne sont pas entrés dans la densité de la matière.
En élevant la qualité de notre énergie, autrement dit notre niveau de conscience ou notre niveau vibratoire, nos perceptions et notre sensibilité s’affinent et nous devenons réceptifs à d’autres réalités. C’est comme si nos sens deviennent plus performants. Un sixième sens se développe, nous permettant de percevoir ce que nos sens ne captent pas. Nous entrons en communication avec des réalités du monde qui sont en résonance avec notre propre niveau vibratoire et ne sont pas perçues dans l’état ordinaire. C’est un peu comme si nous apprenons à voler en parapente et que nous entrons en communication avec un autre monde dans le ciel et sur terre.
Mais ce n’est pas tout. La spiritualité nous évoque aussi les notions du divin, de Dieu ou des dieux, de l’au-delà, de la mort, de la réincarnation, du paradis. Ces notions ont-elles un rapport ou un lien avec notre définition de la spiritualité en tant que développement de notre dimension intérieure? Oui, en partie, à condition de les aborder avec prudence, l’esprit ouvert, non comme des vérités établies, mais plutôt comme une expérience ressentie et éprouvée qui se dévoile progressivement au fur et à mesure de notre évolution. Avec cette condition, elles peuvent se révéler bien différentes de ce que décrivent les religions et les dogmes.