La différence entre contrôler et lâcher prise.

Contrôler, c’est vouloir tout diriger à notre façon en voulant que le résultat soit selon nos désirs et nos croyances. Lâcher prise, c’est agir tout en n’étant pas attaché au résultat. C’est laisser aller, faire confiance aux autres, en tout ce qui vit. C’est demeurer ouvert pour laisser venir des solutions non prévues.

À chaque fois qu’il y a une retenue, des attentes, de la résistance, de l’impatience, de l’inquiétude, c’est du contrôle. Vous voulez contrôler les résultats. Une personne peut diriger, c’est-à-dire donner une direction à quelque chose ou à quelqu’un tout en acceptant que le résultat ne soit pas comme elle veut. Cette personne peut lâcher prise.

Revenons aux exemples cités plus haut. Si vous êtes du genre à prévenir votre conjoint avant la réunion de famille ou d’amis de mieux se comporter, de le surveiller ou même de ne pas accepter une invitation, vous êtes dans le contrôle. Si vous êtes capable d’observer la situation sans émotions et de reconnaître que quoi qu’il fasse, lui seul aura à en subir les conséquences, vous êtes dans le lâcher prise.

Avec votre adolescent, si vous lui faites la morale et vivez des émotions, vous êtes dans le contrôle. Si vous pouvez lui dire calmement que vous ne tolérez pas ce langage ou cette attitude dans votre espace et que s’il persiste à agir ainsi, vous vous permettez de quitter cet espace, vous êtes dans le lâcher prise.

Cependant, cela doit être fait, non pas pour lui donner une leçon mais bien parce que son attitude dépasse vos limites. Ceci peut se comparer à quelqu’un qui ne peut tolérer l’odeur du cigare et qui quitte une pièce lorsqu’un fumeur de cigares s’y trouve. Vous ne quittez pas pour qu’il cesse de fumer mais bien parce que cette odeur dépasse votre seuil de tolérance. Vous connaissez vos limites.

Lorsque vous cherchez vos clés et que vous vous choquez et devenez impatient, vous êtes dans le contrôle. Lorsqu’après quelques minutes de recherche, vous vous arrêtez même si vous ne les avez pas trouvées et que vous êtes capable de passer à autre chose pour vous changer les idées, vous êtes capable de lâcher prise.

Si vous avez un surplus de poids et que vous contrôlez votre alimentation ou que vous attendez d’avoir maigri pour vous acheter des vêtements neufs ou que vous vivez des émotions en observant votre poids, vous êtes dans le contrôle. Pour savoir si vous vivez des émotions, observez si vous vous accusez de quelque chose. Quand vous pouvez accepter ce poids en sachant que rien au monde n’est permanent, que ce poids n’est pas permanent, que votre enveloppe terrestre n’est pas votre âme, quand vous pouvez prendre soin de votre apparence physique en décidant d’être une « belle grosse personne » pour le moment et que vous êtes capable de manger sans vous accuser ni vous sentir coupable, vous êtes capable de lâcher prise.

Lorsque vous avez des boutons sur le visage, si vous pouvez les laisser se guérir et disparaître par eux-mêmes, vous êtes dans le lâcher prise. Concernant l’éducation des enfants, si vous essayez de convaincre votre conjoint que votre façon est meilleure que la sienne ou si vous critiquez sa façon, vous voulez contrôler. Si vous pouvez accepter que votre conjoint ait une façon différente de la vôtre de démontrer son amour envers ses enfants et que vous aidez vos enfants à accepter qu’il peut y avoir différentes approches pour leur éducation, vous lâchez prise.
Lorsque vous n’êtes pas d’accord pour l’achat de quelque chose qui ferait plaisir à l’autre et que vous utilisez tout votre pouvoir de persuasion pour l’en dissuader, vous voulez contrôler. Si, à la place, vous suggérez que chacun dans le couple ait son argent et son budget, vous lâchez prise. Cela peut se faire en joignant les revenus du couple, en payant conjointement les dépenses communes et en séparant en deux ce qui reste. Ainsi chacun peut faire les achats personnels qu’il veut. Lorsque vous insistez pour que votre conjoint vous accompagne partout, c’est du contrôle. Si, au contraire, vous lui faites part de votre désir d’avoir sa présence mais que vous l’assurer que vous ne serez pas déçu s’il ne vient pas et que vous vous organisez autrement, vous lâchez prise.

Au travail, si vous critiquez les demandes du patron (à l’intérieur de vous ou en présence d’autres personnes), vous voulez le contrôler ainsi que sa façon de travailler. Si vous pouvez accepter que c’est lui le patron et qu’il a le droit de diriger sa compagnie comme il le veut, vous serez sûrement capable de lui faire part de votre opinion tout en acceptant qu’il n’est pas obligé d’y adhérer. De plus, vous pourrez faire le travail à sa façon en vous souvenant qu’il vous paie pour le faire. Vous saurez aussi que si vous voulez diriger vous-même, vous devez devenir patron. Ça, c’est du lâcher prise. Au sujet de votre alimentation, si vous insistez pour que les membres de votre famille s’alimentent comme vous-même parce que vous croyez que leur santé serait meilleure, vous voulez les contrôler.

Si vous êtes capable d’accepter que chaque personne sur cette planète soit la seule responsable de sa santé, il sera facile pour vous de lâcher prise. Cela ne vous empêche pas de leur faire part de votre opinion ou de vos croyances mais ils ne sont pas obligés d’y adhérer parce que vous y croyez ou que ça vous fait vous sentir mieux. Si vous avez l’habitude de refouler votre colère pour mille et une raisons, vous vous contrôlez.

Lorsque vous sentez la colère monter en vous et que vous réalisez que cette colère vient de votre façon de penser, de voir ou de réagir aux autres, vous pouvez exprimer ce que vous vivez tout en sachant que cette colère vous appartient et que vous vous en occuperez. Il n’y a pas d’accusation à l’endroit de l’autre. C’est ainsi qu’on lâche prise d’un sentiment de colère.

Il est important de se souvenir que tous les humains ont des limites. Le monde matériel étant limité, nous avons tous des limites physiques, émotionnelles et mentales. Lorsqu’une personne se contrôle trop ou veut trop contrôler les autres, ça lui demande beaucoup d’efforts. Quand elle sera rendue à ses limites, elle perdra le contrôle. Voilà une excellente raison pour cesser de vouloir contrôler.

De plus, le contrôle est à la base de plusieurs malaises ou maladies physiques. En voici quelques-unes: la constipation, l’enflure, les problèmes du nerf sciatique, les maux de dos, les crampes, les raideurs, les problèmes de mâchoire et tous les problèmes aux articulations du corps tels les orteils, chevilles, genoux, hanches, doigts, poignets, coudes, cou. Il y a aussi certaines maladies qui nous indiquent que nous sommes rendus à l’étape de la perte de contrôle. En voici quelques-unes: diarrhée, vomissement, incontinence d’urine, hémorragie, insomnie, tremblements, maladie de Parkinson, dystrophie musculaire et toute perte de contrôle dans la nourriture, les breuvages et les larmes.

Pourquoi est-ce si difficile de lâcher prise? Parce que nous vivons les peurs suivantes:

  • Peur que les autres aient le dessus sur nous
  • Peur de se tromper
  • Peur de ne pas être assez beau ou correct pour être aimé
  • Peur d’être soumis
  • Peur de perdre le contrôle de soi
  • Peur de l’inconnu
  • Peur de perdre quelqu’un ou quelque chose
  • Peur de manquer de quelque chose
  • Peur de passer pour indifférent.Avec amour,

Pour arriver à lâcher prise, je vous suggère fortement de vérifier auprès de vos proches s’ils ont constaté que vous êtes plus souvent dans le contrôle que vous ne le croyez. Demandez-leur des exemples. Ceci est important car nous sommes toujours les derniers à se voir.

Ensuite, continuez d’être ce que vous êtes tout en prenant l’habitude de ne pas vous attacher autant aux résultats, à vouloir que tout se passe selon vos goûts, besoins, désirs ou croyances. Cela ne vous empêche pas de faire vos demandes et de garder vos préférences en tête.

Lâcher prise ne veut pas dire ne plus rien faire et être soumis. Au contraire, vous continuez à agir, à faire des actions mais lorsque les choses ne vont pas comme vous aviez prévu, souvenez-vous que votre Dieu intérieur en sait plus que votre mental. Vivez l’expérience de Lui faire confiance. Dites-vous qu’il y a sûrement quelque chose de mieux pour vous car Dieu ne veut que du bon pour tous et chacun. C’est cela, ne pas être attaché aux résultats!

Lorsque nous insistons pour que les événements se déroulent comme nous le voulons, nous cherchons à donner raison à notre mental, nous le laissons diriger. Comme le mental humain n’est que de la mémoire, lorsqu’il nous dirige, nous ne faisons que répéter du déjà appris ou vécu dans le passé. Par contre, en faisant confiance à notre Dieu intérieur et en acceptant un résultat différent, nous nous ouvrons à du nouveau, à quelque chose que nous n’aurions pas envisagé par nous-mêmes. Prenez l’habitude de faire vos demandes en disant intérieurement : »Voilà ce que je veux ou mieux! », il sera alors plus facile pour vous d’accepter de lâcher prise des résultats imprévus. Vous savez qu’il ne peut qu’en ressortir du bon car c’est ce que vous avez décidé pour vous-même.

Apprenez à dire OUI à ce qui est. Vous aurez l’agréable surprise de découvrir que les obstacles ne vous semblent plus des obstacles. Vous les surmonterez plus facilement. De plus, vous vivrez beaucoup moins d’émotions et votre paix intérieure se reflétera partout autour de vous.

Pourquoi?  Parce qu’en lâchant prise et en acceptant de vous laisser diriger par votre Dieu intérieur, vous vous dirigez vers le monde spirituel, un monde illimité.

Avec amour,

Lise Bourbeau